Comment dort-on dans l’espace ?
Il y a quelques semaines le retour sur Terre de Thomas Pesquet nous a peut-être renvoyés à nos rêves d’enfants : monter à bord d’une fusée et aller dans l’espace, approcher de la lune, toucher les étoiles… Et nous nous sommes laissé embarquer… Notre vision de la vie à bord d’une navette spatiale mêlant joyeusement science et poésie, nous avons imaginé que passer ses nuits dans l’espace, sur un matelas planté au milieu des étoiles était certainement ce qu’il y avait de plus propice à un sommeil paisible et réparateur. Mais est-ce bien certain ? Regardons de plus près comment on dort dans l’espace…
Un confort spartiate…
A bord de l’ISS (la station spatiale internationale), les astronautes ont des « chambres » individuelles : de petits espaces cylindriques qui ressemblent à des cabines téléphoniques. A l’intérieur se trouvent un ordinateur portable, une lampe de chevet et un sac de couchage bien arrimé… au mur ou au plafond -afin d’être certain de ne pas flotter n’importe où et de ne pas se cogner au matériel pendant la nuit à cause de l’apesanteur ! Les cabines sont ventilées (pour éviter la création d’une bulle de dioxyde de carbone autour de la tête de l’astronaute pendant la nuit), elles sont également hermétiques à la lumière et au bruit constant -bruit des machines puisqu’il semble que les ronflements disparaissent presque totalement lorsqu’on dort dans l’espace-. On l’aura compris, à bord de l’ISS pas de lit king size, ni d’oreiller moelleux, on est loin du confort douillet de nos chambres à coucher.
…et des habitudes à dormir debout !
Et ce n’est pas tout : dans l’espace, on dort à la verticale, accroché au mur ! Le « luxe » ? Un petit matelas est intégré au sac de couchage afin de maintenir le dos du dormeur, habitué à être « posé » pendant les phases de sommeil. Et l’absence de gravité, de haut et de bas n’est pas la seule bizarrerie à laquelle doit s’habituer l’organisme. La navette tournant autour de la Terre toutes les 92 minutes, l’astronaute assiste à pas moins de 16 levers et couchers de soleil par jour ! De quoi perturber même les gros dormeurs… Pour tenir le coup, il faut donc apprendre à dormir qu’il fasse nuit ou jour et adopter des petites astuces : rester fermement accroché à l’horaire de Greenwich, dormir avec des lunettes teintées, installer des stores…
Passer la nuit la tête dans les étoiles, oui, mais en gardant les pieds sur Terre !
Finalement, dormir dans les étoiles est bien loin de tout ce qu’on a pu imaginer en regardant le ciel une fois la nuit tombée. Pour les astronautes qui ont la nostalgie de se reposer à l’horizontal sur un sommier confortable, la tête posée sur un oreiller tout doux… il faudra attendre d’être de retour chez eux ! Et quant à nous pauvres terriens, si nous ne nous sentons pas prêts à de telles extrémités mais que nous ne voulons malgré tout pas renoncer à notre rêve de dormir dans l’espace, il reste la solution d’accrocher au plafond, juste au-dessus de notre lit, des étoiles et des constellations brillantes. De quoi partager un peu l’incroyable aventure des astronautes tout en conservant le confort et la sérénité de notre chambre à coucher…